Le spectre 5G de la France sera vendu à un prix plancher de 2,17 milliards d’euros (2,4 milliards de dollars), a annoncé ce dimanche 24 novembre un ministre, nettement plus que le montant précédemment recommandé par le régulateur des télécommunications du pays, l’Arcep.

Craignant les lourds investissements nécessaires au déploiement de la nouvelle technologie mobile, le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, a déclaré plus tôt cette semaine que le prix minimum pour la vente du spectre ne devrait pas dépasser le montant de 1,5 milliard d’euros.

Mais le ministère français de l’Économie a eu le dernier mot sur le prix plancher à vendre.

« Le prix que nous proposons nous semble raisonnable », a déclaré la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, au quotidien français Les Échos. « Il appartient au gouvernement d’assumer ses responsabilités et de décider. »

L’Arcep a lancé la semaine dernière la vente tant attendue du spectre 5G français, mettant ainsi fin à des mois de débat intense entre les quatre opérateurs de télécommunications du pays et les autorités sur la meilleure façon de déployer la nouvelle technologie mobile.

Des différends entre le ministère des Finances et les autorités des télécommunications sur la taille du spectre mis aux enchères et le prix minimum pour les blocs de fréquence 5G a reporté le processus, ont déclaré deux sources proches du dossier à Reuters cette semaine.

Pour les autorités françaises, l’important est de trouver le juste équilibre entre la levée de fonds provenant de la vente et le contournement d’une charge financière excessive pour les opérateurs de télécommunications, de manière à ce que cette technologie coûteuse soit déployée le plus rapidement possible.

L’Allemagne et l’Italie ont collecté environ 6,5 milliards d’euros chacun au moyen de ventes aux enchères de spectre 5G, un montant qui a choqué le secteur et suscité des inquiétudes parmi les quatre opérateurs télécoms français – Orange, SFR, Free et Bouygues Télécoms – dont les marges souffrent déjà d’une concurrence féroce.