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Quels sont les pays qui connaissent le plus de grèves en Europe et quel est l’impact sur l’économie ?

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Quels sont les pays qui connaissent le plus de grèves en Europe et quel est l’impact sur l’économie ?

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Une grève nationale a eu lieu jeudi en France en réponse aux projets du gouvernement du président Emmanuel Macron de réformer le système des retraites et de relever l’âge de la retraite. Les grèves pourraient se poursuivre au-delà du 19 janvier, le plus grand syndicat français ayant déclaré que la journée de jeudi n’était qu’un point de départ.

Des grèves ont également eu lieu au Royaume-Uni. Les infirmières se sont mises en grève en Angleterre en décembre 2022 pour la première fois en 106 ans. Les cheminots ont fait grève ces dernières semaines, et les enseignants et les travailleurs de la santé prévoient de faire grève en février.

Les grèves sont un élément important de la culture de la vie professionnelle en Europe. Les citoyens de plusieurs États membres de l’UE, dont l’Espagne et l’Allemagne, se sont récemment mis en grève, principalement pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Mais quels sont les pays qui comptent le plus de grèves en Europe ? Les actions syndicales sont-elles plus fréquentes dans certains pays que dans d’autres ? Comment le nombre de jours de travail perdus en raison de grèves a-t-il évolué au cours des dernières décennies ?

L’action syndicale est généralement mesurée par les « jours non travaillés » ou les « jours de travail perdus » en raison de grèves. Le nombre de jours non travaillés en raison de ces actions varie fortement d’une année à l’autre. Les tendances dans le temps sont donc plus significatives que de simples comparaisons de données annuelles.

Jours de travail perdus pour cause de grève en Europe

Selon un ensemble de données préparé par l’Institut syndical européen (ETUI), les pays qui font le plus de grèves ont vu leur classement changer légèrement au cours des 20 dernières années.

Entre 2000 et 2009, la moyenne annuelle de jours non travaillés en raison de grèves pour 1 000 employés était la plus élevée en Espagne, où 153 jours de travail ont été perdus en moyenne. Elle était suivie par la France, avec 127 jours.

Le Danemark (105 jours) arrivait en troisième position avec une moyenne annuelle de plus de 100 jours ouvrables perdus. La Belgique et la Finlande suivent avec 70 jours chacune.

Au Royaume-Uni, seuls 28 jours ouvrables par an ont été perdus en moyenne entre 2000 et 2009 en raison de grèves. En Allemagne, ce chiffre n’était que de 13 jours, tandis qu’il était de 8 jours aux Pays-Bas. Plusieurs pays comme la Suisse et la Pologne ont vu moins de 10 jours perdus.

Entre 2010 et 2019, c’est Chypre qui a perdu le plus de jours ouvrables en raison de grèves, avec une moyenne annuelle de 275 jours. La France suit le pays insulaire dans cette période avec 128 jours perdus.

Tous les autres pays pour lesquels des données étaient disponibles ont vu moins de 100 jours non travaillés en raison de grèves. Plus de 15 pays ont enregistré moins de 20 jours perdus au cours de cette période, dont 18 jours au Royaume-Uni et 17 jours en Allemagne.

La période 2020-2021 n’offre des données que pour deux années, avec aucune donnée pour certains pays. La France (79 jours) a enregistré la moyenne annuelle la plus élevée de jours perdus pour cause de grève, suivie de la Belgique (57 jours), de la Norvège (50 jours), et du Danemark et de la Finlande (49 jours chacun).

Jours perdus pour cause de grève en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne

En examinant de près les deux dernières décennies, les données de l’ETUI montrent comment le nombre de jours non travaillés en raison de grèves a varié en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne d’une année à l’autre.

En France, les jours perdus pour 1 000 employés ont atteint une moyenne annuelle de 364 jours en 2010. L’Espagne a connu un nombre significativement élevé de jours perdus au début des années 2000, avec 295 jours en 2000, 365 jours en 2002 et 304 jours en 2004.

Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont enregistré relativement moins de jours perdus que la France et l’Espagne au cours des deux dernières décennies. Le nombre le plus élevé de jours perdus en un an était de 57 jours dans les deux pays au cours de cette période.

Les jours de travail perdus pour cause de grève sont en baisse

Comme l’indique le graphique ci-dessus pour les quatre pays sélectionnés, les jours de travail perdus pour cause de grève sont en baisse.

Les données de l’OCDE comparant les années 1990 et 2008-2018 rendent cette tendance très claire. Les nombres moyens de jours de travail perdus en raison de grèves pour 1 000 employés ont remarquablement diminué sur ces deux périodes dans de nombreux pays.

L’Espagne et la Turquie ont enregistré les plus fortes baisses du nombre de jours de travail perdus. En Espagne, il est passé de 309 jours à 76 jours. En Turquie, la baisse a été plus marquée, passant de 223 jours à 10 jours.

Le Danemark a enregistré une baisse de 169 jours à 105 jours, ce qui suggère que la culture de la grève est encore forte dans ce pays.

La Belgique fait exception à cette tendance. Les jours de travail perdus pour cause de grève sont passés de 31 jours à 98 jours au cours de cette période.

Baisse des grèves au Royaume-Uni

La moyenne des jours ouvrables perdus a diminué de 30 jours à 20 jours entre les années 1990 et la période 2008-2018 au Royaume-Uni.

Selon l’Office for National Statistics, en 2017, le nombre de travailleurs qui ont fait grève au Royaume-Uni est tombé à son plus bas niveau depuis les années 1890.

Droit de grève et négociation collective

Le droit de grève est essentiel pour exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. La négociation collective rend les travailleurs plus forts dans les négociations avec les employeurs.

L’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies dispose de données sur les taux de couverture des négociations collectives dans les pays, c’est-à-dire la proportion de salariés dont la rémunération et les conditions de travail sont couvertes par une ou plusieurs conventions collectives.

Les pays européens ont généralement les taux de grève les plus élevés.

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