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La grève générale va mettre à l’épreuve la volonté d’Emmanuel Macron de réformer l’économie française

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La grève générale va mettre à l’épreuve la volonté d’Emmanuel Macron de réformer l’économie française

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Au cours de ses deux ans et demi au pouvoir, le président français Emmanuel Macron s’est familiarisé avec de nombreuses formes d’opposition à son programme de réforme, des grèves traditionnelles organisées par les syndicats du secteur public du pays aux manifestations des gilets jaunes, mouvement qui a culminé en émeutes dans les grandes villes de France l’année dernière.

Mais la grève générale qui a commencé jeudi dernier n’est pas une manifestation habituelle, et l’incapacité apparente du président français à faire face à un mécontentement croissant pourrait finir par paralyser son administration durant la seconde moitié de son mandat. Le risque est que les investisseurs étrangers, qui depuis 2017 sont les cibles privilégiées des efforts d’Emmanuel Macron pour sortir la France de sa torpeur économique, puissent détourner leurs ambitions de pose leurs valises dans l’Hexagone.

Ce qui est différent cette fois-ci, c’est que la cause immédiate de la protestation – une réforme du système de retraite financé par l’État, sans doute attendue depuis longtemps – se confond avec le faible niveau de popularité d’un président qui n’a pas réussi à se connecter avec le public français. Emmanuel Macron est l’un des présidents les plus impopulaires de l’histoire récente de la France. Près des deux tiers des électeurs désapprouvent ses actions. Et il n’a pas réussi à s’entourer de ministres du gouvernement suffisamment forts et compétents pour l’aider à plaider ses plans de réforme devant la cour de l’opinion publique.

Il ne fait aucun doute que l’économie française se porte mieux. Le produit intérieur brut augmentera de 1,3% cette année, plus que la moyenne de la zone euro et trois fois plus vite qu’en Allemagne. Le chômage a reculé et la confiance des entreprises reste saine malgré le ralentissement mondial et les incertitudes commerciales. Les dépenses de consommation restent fortes, les ventes au détail ont augmenté en octobre tout en diminuant dans la zone euro. Et la bourse (PX1,-0,48%) est en hausse de 24% cette année.

Mais tout cela est relatif. Sur la plupart des paramètres, la croissance française reste proche ou inférieure à la moyenne européenne. Le taux de chômage, à 8,5%, est en baisse par rapport au taux de 9,6% qu’il était lorsque Macron est devenu président. Mais c’est toujours un point de pourcentage complet au-dessus de la zone euro dans son ensemble (7,5%).

Il peut arriver un moment où les perspectives des investisseurs étrangers et les espoirs pour la France se heurteront aux opinions des électeurs français. Pour Emmanuel Macron, la réforme de l’économie a pris le pas sur la réparation du tissu social d’un pays secoué par les courants populistes comme ses voisins européens. La grève qui a débuté la semaine dernière mettra à l’épreuve sa capacité à faire les deux avant l’élection présidentielle de 2022.

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