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Croissance en France : la demande s’essouffle

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Croissance en France : la demande s’essouffle

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Alors que l’Insee anticipe un net ralentissement de la croissance française en 2025, l’activité du secteur privé continue de montrer des signes de fragilité. En juillet, le recul de la demande se confirme, contrastant avec une zone euro qui affiche un redressement modéré mais tangible.

Une demande française en nette dégradation

Depuis le début du troisième trimestre 2025, la demande en France se dégrade, alimentant les inquiétudes sur la vigueur de l’économie nationale. Selon l’indice PMI Flash publié par S&P Global le 24 juillet, l’activité du secteur privé s’est repliée en juillet pour le onzième mois consécutif, même si la contraction reste très modérée comparée aux mois précédents. Cette tendance illustre une fragilité croissante de la deuxième économie de la zone euro.

Les auteurs de l’enquête soulignent que l’optimisme s’est fortement effondré dans les secteurs manufacturier et des services. Les entreprises françaises se montrent préoccupées par une baisse des budgets, des perspectives de ventes en berne, ainsi que par le climat d’incertitude politique pesant sur le pays. Ce cocktail de facteurs contribue à ralentir la dynamique économique, déjà mise à rude épreuve par un contexte international complexe.

Un coup de frein à la croissance annoncé par l’Insee

L’Insee confirme cette tendance en anticipant une croissance beaucoup plus faible en 2025, avec un PIB qui devrait progresser de seulement 0,6 %, contre 1,1 % en 2024. Cette prévision s’inscrit dans un cadre marqué par des restrictions budgétaires et une conjoncture économique mondiale incertaine, où les tensions géopolitiques et les chocs énergétiques continuent de peser.

Ce ralentissement français intervient à un moment où l’Europe dans son ensemble connaît des trajectoires économiques contrastées, ce qui interroge sur la résilience spécifique de l’économie hexagonale.

La zone euro en voie de redressement

À l’inverse, la zone euro semble amorcer un léger rebond économique. En juillet, l’activité du secteur privé a enregistré sa plus forte croissance depuis août 2024, selon le même indice PMI. Le baromètre s’est établi à 51 points, au-dessus du seuil des 50 qui marque la frontière entre contraction et expansion, avec une progression continue depuis sept mois.

Ce rebond est principalement tiré par le secteur des services, qui a connu sa plus forte expansion depuis janvier 2025, soulignent les analystes de S&P Global. Dans l’industrie, la croissance de la production a légèrement ralenti en juillet par rapport à juin, affichant un rythme très modéré. Néanmoins, la récession manufacturière semble toucher à sa fin, offrant un espoir de stabilisation dans les prochains mois.

La faiblesse française pénalise la zone euro

L’économiste Cyrus de la Rubia, pour la banque HCOB, précise toutefois que la modeste croissance manufacturière observée dans la zone euro est portée majoritairement par l’Allemagne et plusieurs autres pays membres. La France, en revanche, continue de peser négativement sur la dynamique globale.

Pour que la reprise industrielle européenne soit durable, une relance de l’industrie française est indispensable, souligne l’expert. Or, cette reprise bute pour l’heure sur un contexte politique incertain, qui freine les décisions des entreprises et crée un climat défavorable à l’investissement.

Perspectives de croissance contrastées entre Allemagne et France

Dans ce contexte, les prévisions restent prudentes. L’Allemagne devrait afficher une faible croissance économique en juillet, tirée par un secteur industriel qui montre des signes encourageants. À l’inverse, la France s’oriente vers une légère contraction, selon les projections de Cyrus de la Rubia.

Cette divergence illustre les défis structurels auxquels fait face la France, entre tensions sociales, incertitudes politiques et environnement économique mondial instable. L’enjeu sera de retrouver un équilibre capable de soutenir la demande intérieure et d’enrayer la spirale de la décroissance.

En somme, le troisième trimestre 2025 s’ouvre sous le signe d’une croissance française fragilisée et d’une demande en recul, alors que la zone euro dans son ensemble commence à entrevoir une amélioration modérée. Le contexte demeure incertain, et la capacité des pouvoirs publics à restaurer la confiance des acteurs économiques sera déterminante pour inverser cette tendance préoccupante.

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