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Le Made in France n’a pas encore bouleversé l’économie

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Le Made in France n’a pas encore bouleversé l’économie

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Les consommateurs français achètent de plus en plus de produits locaux, comme le montre le succès du salon « Made in France » qui a eu lieu cette semaine et attiré près de 80 000 visiteurs. Lors du lancement de la foire en 2012, l’ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, avait déclaré que ce genre d’initiative stimulerait l’économie et créerait des emplois indispensables. Près de dix ans plus tard, le réel impact reste cependant difficile à évaluer.

Il y a sept ans, l’ancien ministre français Arnaud Montebourg avait posé vêtu d’une marinière et un mixeur à la main en couverture du quotidien Le Parisien afin de prôner les vertus des produits « Made in France ».

L’ancien ministre de l’Économie croyait fermement que l’achat de produits fabriqués localement stimulerait l’économie française et créerait des emplois indispensables.

Mais près de dix ans plus tard, le ministre est parti, échangeant le confort du ministère des Finances contre une vie faite de miel. Et si celui-ci a peut-être encouragé plus de gens à acheter français, cette campagne soutenue le gouvernement de l’époque n’a pas encore donné de résultats flagrants.

« Quand le projet a été avancé, je ne pensais pas qu’il était une bonne idée », déclare Lionel Fontagné, professeur à la Paris School of Economics.

Tandis que le label local attire des foules de près de 80 000 personnes pour le salon « Made in France » de cette année, M. Fontagné affirme qu’il n’existe toujours pas d' »étude sérieuse qui documente l’impact de ce salon », comme il le confie à RFI.

Pas de monopole

Pour certains, le label « local » est en train de devenir un critère d’achat plus important que le « bio » et M. Fontagné reconnaît qu’il a eu un impact sur le « comportement des consommateurs ».

Cependant, cette norme dissimule l’interconnexion des marchés français avec le reste du monde.

« Les produits sont fabriqués dans le monde entier et non dans un seul pays », explique le professeur d’économie.

« Il est difficile d’imaginer qu’un produit donné fabriqué ou assemblé en France ne repose que sur des consommations intermédiaires telles que des services et des composants. Dans la plupart des cas, vous importez pour produire en France. »

En substance, « 50% de la valeur ajoutée aux produits locaux sont français et l’autre moitié est importée », explique-t-il, bien que le logo « Made in France » soit pour sa part précis.

Bleu, blanc, miel

S’il est encore trop tôt pour dire si les marques arborant les couleurs du drapeau tricolore ont dynamisé l’économie, le marché du luxe montre des signes positifs.

« Les produits de haute qualité tels que les sacs à main se portent très bien et cela crée des emplois en France », commente le professeur.

Le problème est que « ce n’est pas nécessairement ce que les Français peuvent se permettre d’acheter et c’est donc exporté », a-t-il déclaré.

Entre-temps, l’ex-ministre de l’Économie, M. Montebourg, continue de défendre les vertus de l’achat local , bien que ce soit pour le moment en tant que producteur de miel.

Son entreprise « Bleu, Blanc, Ruche » promet aux consommateurs un miel pur à 100%, dont les bénéfices serviront à sauver les abeilles.

Plus qu’une étiquette

« L’année dernière, nos 45 apiculteurs, à qui nous avons acheté 94 tonnes de miel 18 fois plus cher que le marché, ont construit 2 700 ruches supplémentaires. Cela représente environ 160 millions d’abeilles », a-t-il déclaré à RFI.

Des recherches récentes montrent que l’Europe compte 13,4 millions de colonies d’abeilles mellifères en nombre insuffisant pour polliniser correctement ses cultures.

« C’est un début, mais nous avons beaucoup de travail à faire », a promis l’ex-politicien devenu patron, pour qui le label « Made in France » est plus qu’un gadget commercial, mais un mouvement social ».

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