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Royal Air Maroc à la croisée des chemins

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Royal Air Maroc à la croisée des chemins

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Avion de la Royal Air Maroc

Considérée comme une petite compagnie régionale à ses débuts, Royal Air Maroc commence à prendre son essor. Son évolution est pourtant suspendue à une décision gouvernementale qui ne devrait plus tarder à se faire connaître.

Dès son indépendance, le nouveau royaume chérifien a compris l’importance de se doter d’une compagnie nationale, à même de transporter ses citoyens au niveau national et international. C’est en 1957 qu’a été fondée Royal Air Maroc, porte-drapeau du pavillon national à l’étranger. La compagnie aérienne a su évoluer avec son temps, en laissant de côté le virage pris par les compagnies low costs pour se développer à l’international.

Une volonté d’expansion à l’internationale

En 2018, RAM a réalisé un chiffre d’affaire de 16,3 milliards de dirham, soit une évolution de 23 % par rapport à 2015. Élue meilleure compagnie régionale africaine par l’agence londonienne Skytrax, Royal Air Maroc n’a eu de cesse que d’étendre son choix de destination. En 2020, la compagnie va inaugurer une nouvelle ligne reliant Casablanca à Pékin, réalisant ainsi son entrée sur le continent asiatique.

Présente sur tous les continents, Royal Air Maroc va rejoindre l’alliance Oneworld dès 2020, intégrant ainsi un réseau mondial représentant un marché de 528 millions de passagers, transportés sur plus de 3 500 appareils. RAM pourra ainsi proposer à ses clients plus de 650 salons voyageurs à travers le monde, une série d’avantages par le cumul de miles, et plus important encore, pourra toucher une clientèle à forte valeur ajoutée.

Ces évolutions marquent la volonté de Royal Air Maroc, et de son président Abdelhamid Addou, de se hisser au rang de première compagnie régionale Africaine. Pour se faire, RAM est résolue à assumer son rôle de porte-drapeau du Maroc en positionnant le pays comme porte d’entrée de l’Afrique. Lors d’un interview donné à L’économiste, Abdelhamid Addou déclarait que « L’objectif est de passer du statut de compagnie traditionnelle avec un hub régional à celui de transporteur global orienté client avec un rythme soutenu et une croissance supérieure ». L’obtention de ce statut est cependant difficile à atteindre au vu de la concurrence présente, et des moyens de cette dernière. En effet la Turkish Airlines, perfusée par des subventions publiques a annoncée un ambitieux programme de développement de sa flotte. La Turquie n’est d’ailleurs pas la seule à subventionner sa compagnie nationale puisque l’État Algérien a annoncé l’octroi de 2,5 milliards de dollars à Air Algérie pour l’acquisition de nouveaux appareils et l’ouverture de nouvelles lignes.

Une stratégie 2025 à hauteur de ses ambitions

La stratégie 2025 dévoilée par Royal Air Maroc s’appuie sur ses points forts et sur les dernières déclarations de la compagnie. Au niveau régional et européen RAM prévoit de renforcer sa couverture de l’Angleterre et de l’Allemagne, deux marchés touristiques qui n’ont pas encore dévoilé leur potentiel, « Aujourd’hui, nous sommes l’opérateur africain le plus connecté sur l’Europe. Nous sommes plus vigoureux sur l’Europe et sur l’Ouest. Un positionnement fort, mais qu’il va falloir développer » confirmait le PDG. Outre l’Europe la compagnie a prévu de renforcer son maillage en Asie, en Afrique et en Amérique. Pour compléter la multiplication de ses dessertes, la compagnie prévoit de doubler sa flotte d’ici 2028, montrant ainsi sa volonté de se hisser au niveau de ses futurs partenaires de l’Alliance Oneworld.

Royal Air Maroc semble donc se donner les moyens de son ambition. Il ne manque plus, à la compagnie, que les moyens financiers pour la réaliser. Dans ce cas, deux solutions sont possibles : la privatisation, ou la signature d’un contrat-programme avec l’État. Le PDG de RAM a cependant été clair sur ce point, la privatisation ou l’entrée en bourse n’est pas envisagée ! Une réponse gouvernementale est donc attendue, et plus précisément la finalisation du contrat-programme. Ce dernier, une fois signé devrait permettre à la compagnie de réaliser ses projets et d’asseoir un modèle économique pérenne. En contrepartie de cette confiance étatique, Royal Air Maroc continuera son effort de régionalisation et de désenclavement aérien permettant au royaume chérifien de conserver son titre de territoire le plus touristique d’Afrique.

La compagnie est donc à la croisée des chemins et doit miser sur un contrat programme pour réaliser ses objectifs, comme l’ont fait ses concurrents, « L’enjeu est stratégique pour l’avenir voire la survie de la compagnie : il s’agit de doubler la taille ou de disparaître ! » a explicité Abdelhamid Addou.

 

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