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La Standard Bank prévoit une envolée de sa croissance en Afrique de l’Ouest à partir de 2020

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La Standard Bank prévoit une envolée de sa croissance en Afrique de l’Ouest à partir de 2020

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Le groupe Standard Bank prévoit un décollage de ses activités dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest. En choisissant de s’implanter au Sénégal, la première banque africaine mise sur un pays en plein boom économique.

La Standard Bank à la conquête de l’Afrique de l’Ouest

Le directeur général de la section ivoirienne de la Standard Bank, Joël Touré, a récemment affirmé que « l’accélération réelle de la croissance viendra après 2020 » en Afrique de l’Ouest, une zone qui « était l’un des maillons manquants du groupe en Afrique ». M. Touré a également affirmé que Standard Bank mise sur les multinationales présentes dans la région pour soutenir son développement ; et en particulier sur les entreprises chinoises ainsi que sur les entreprises d’État ( Standard Bank est détenue à 20,1% par la Industrial and Commercial Bank of China, et à 11,9% par le fonds de gestion des pensions du secteur public sud-africain PIC ). Signe de l’implication de la Standard Bank dans la région, le prédécesseur de M.Touré, Hervé Boyer, est désormais directeur du développement régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Basée à Johannesburg et première banque du continent, la Standard Bank se déploie depuis 2016 en Afrique francophone, année lors de laquelle le bureau de représentation de la Standard Bank en Côte d’Ivoire – ouvert 3 ans plus tôt – se transforme en filiale du groupe grâce à l’obtention d’une licence bancaire. D’ores et déjà présente dans 13 pays hors d’Afrique, la Standard Bank cherche à étendre ses activités dans 17 pays africains, principalement dans le domaine de la banque de financement et d’investissement.

C’est la raison pour laquelle elle vise l’Afrique de l’Ouest et ses 6 pays classés parmi les dix premiers pays africains en termes de croissance réelle du PIB. En effet, le plus grand prêteur d’Afrique compte de plus en plus sur ses opérations hors Afrique du Sud – où il est connu sous le nom de Stanbic Bank – pour soutenir ses bénéfices dans un contexte où la croissance de la nation arc-en-ciel ne dépasse pas 2,5% par an depuis plus d’une décennie.

La société sud-africaine a donc également, après celui d’Abidjan, ouvert un bureau à Dakar. L’approbation réglementaire pour l’ouverture d’une succursale au Sénégal en utilisant la licence ivoirienne n’arrivera toutefois pas avant la fin de l’année prochaine.

Le Sénégal, un pari sans risque

Le choix du Sénégal par la Standard Bank ne doit rien au hasard : le pays de 16 millions d’habitants est la deuxième économie de l’UEMOA et la quatrième de toute l’Afrique de l’Ouest. Mais c’est aussi et surtout son dynamisme qui joue en sa faveur, avec une croissance supérieure à 6 % depuis 2015 et qui s’établit à 6,8 % en 2018 selon les chiffres de la Banque mondiale. Une croissance deux fois plus élevée que sur l’ensemble du continent, et qui devrait selon la Banque mondiale et la Banque africaine de développement continuer à ce rythme en 2019 et 2020. De remarquables performances dues notamment aux investissements publics prévus par le gouvernement de Macky Sall, président en fonction depuis 2012 et réélu en février dernier.

En effet, il ne se passe pas un mois sans que le président sénégalais n’inaugure une route, un aéroport, un tramway ou un pont. Parmi les réalisations les plus emblématiques, on peut citer le pont Farafenni sur le fleuve Gambie – qui a largement désenclavé la Casamance pacifiée, désormais à 8 heures de Dakar en voiture – ou encore le nouveau tramway entre Dakar et Diamniadio, une ville nouvelle construite à 32 km de la capitale sénégalaise afin de la désengorger. Le tout avec une dette publique qui se situe à 61% du PIB en 2018, un chiffre identique à celui de l’Allemagne.

Mais le boom économique sénégalais n’est pas uniquement dû aux investissements publiques; il s’appuie également sur les réformes libérales du président Sall : début de décentralisation, lutte contre la corruption dans l’administration, réforme du code minier. Cette relance de l’économie depuis 2011 ( la croissance n’était alors que de 1,8% ) s’est traduite, toujours selon la Banque mondiale, par un recul de 4 à 7 points du taux de pauvreté et par une amélioration du système de santé.

Déjà très attractifs pour les investisseurs, ces bons résultats pourraient n’être que le début d’un véritable miracle économique. Depuis la première découverte majeure de pétrole en août 2014, le Sénégal est devenu l’un des pays les plus prometteurs de la région en matière de production d’hydrocarbures, et il pourrait à terme entrer dans le club des principaux producteurs mondiaux. Une manne grâce à laquelle le pays espère encaisser directement 16 800 milliards de francs CFA (soit environ 26 milliards d’euros) au cours des 30 années qui suivront le démarrage de la production, prévu en 2021. Conscient de la malédiction que peut constituer l’or noir pour un pays émergent, le gouvernement sénégalais est en train d’élaborer un code pétrolier afin d’assurer redistribution juste des pétrodollars à venir.

Les autorités n’ont pas pour autant négligé les secteurs traditionnels de l’économie sénégalaise, avec par exemple un doublement de la production de riz paddy entre 2014 et 2018 suite à l’aménagement des rives du fleuve Sénégal, ou encore l’objectif de devenir le 4ème producteur mondial de zircon (un minéral utilisé comme substitut du diamant) d’ici 2023.

Tous les voyants de l’économie sénégalaise sont au vert, que ce soit le secteur privé ou le secteur public ; dans l’agriculture, l’industrie et les services. Une dynamique qui pourrait s’accélérer dans les prochaines années, et sur laquelle mise la Standard Bank.

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