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La politique économique « L’Amérique d’abord » de Joe Biden menace de diviser l’Europe

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La politique économique « L’Amérique d’abord » de Joe Biden menace de diviser l’Europe

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plan de relance-USA

Les Européens considèrent que les vastes subventions américaines en faveur de leur propre industrie automobile, mais aussi de leur propre industrie des énergies propres et des semi-conducteurs constituent un danger pour leurs économies.

Après une lune de miel de près de deux ans depuis l’investiture du président américain Joe Biden, des divergences importantes se font jour entre Washington et ses alliés européens en matière de politique économique. Si ces dissensions ne sont pas gérées avec doigté, la vision de l’administration Biden d’un nouvel ordre économique mondial dans lequel les États-Unis travaillent avec leurs alliés et partenaires en Europe et en Asie pour contenir les ambitions de la Chine et de la Russie pourrait dégénérer en un monde de blocs économiques concurrents.

Après avoir grondé discrètement pendant des mois, les différends ont éclaté au grand jour la semaine dernière. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, a annoncé qu’il se retirait des réunions du Conseil américano-européen du commerce et de la technologie, un organe clé de coordination de la politique économique transatlantique, qui se tiennent cette semaine dans le Maryland. Il a déclaré que l’ordre du jour « n’accorde plus suffisamment d’espace aux questions qui préoccupent de nombreux ministres de l’industrie et entreprises européens », rappelant les plaintes de l’UE concernant les nouvelles subventions américaines pour les véhicules électriques et les énergies propres qui désavantagent les constructeurs automobiles européens et d’autres entreprises. Au lieu de cela, il a déclaré qu’il se concentrerait sur « le besoin urgent de préserver la compétitivité de la base industrielle de l’Europe. »

Le président français Emmanuel Macron, qui était à Washington la semaine dernière pour participer au premier dîner d’État de la Maison Blanche organisé depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19, a déclaré que les subventions américaines « sont très bonnes pour l’économie américaine, mais qu’elles n’étaient pas correctement coordonnées avec les économies européennes. » Avant la visite, Bruno Le Maire, ministre français de l’économie et des finances, a accusé les États-Unis de mener une politique industrielle à la chinoise.

Les subventions en question font partie de deux projets de loi massifs adoptés par le Congrès américain au début de l’année : la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) et la loi CHIPS et Science. La première offre jusqu’à 370 milliards de dollars (350 milliards d’euros) de subventions pour accélérer l’adoption d’énergies propres aux États-Unis. Elle prévoit des crédits d’impôt pour les acheteurs américains de véhicules électriques, mais uniquement si les véhicules sont assemblés en Amérique du Nord et si leurs composants sont fabriqués aux États-Unis ou chez d’autres « partenaires de libre-échange » sélectionnés, ce qui nuirait aux constructeurs automobiles européens tels que Volkswagen et BMW. Le dernier projet de loi offre un soutien de 52 milliards de dollars (49 milliards d’euros) aux entreprises de semi-conducteurs pour qu’elles construisent de nouvelles usines de fabrication haut de gamme aux États-Unis. Les dirigeants européens considèrent que ces deux mesures subventionnent injustement les entreprises américaines, aggravent les problèmes de compétitivité du continent et risquent d’entraîner l’Europe dans une coûteuse course aux subventions avec les États-Unis et la Chine.

La semaine dernière, le gouvernement néerlandais a également réagi publiquement aux pressions exercées par les États-Unis sur ses principaux producteurs d’équipements pour la fabrication de puces, ASML et ASM International, afin qu’ils coupent leurs liens avec la Chine. Les États-Unis ont lancé une vaste campagne visant à bloquer les ventes de semi-conducteurs haut de gamme et d’équipements de fabrication de puces.

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