L’économie française devrait avoir progressé de 0,25% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, a déclaré lundi la banque centrale du pays, revoyant légèrement à la baisse une précédente prévision de 0,3%, en raison notamment de la faiblesse de l’activité industrielle.

« Dans un environnement économique marqué par la crise énergétique et les difficultés d’approvisionnement et de recrutement, l’activité reste globalement résiliente, mais l’industrie est plus affectée que les autres secteurs », a indiqué la Banque de France.

L’activité du secteur industriel, en difficulté, est restée stable en septembre, tandis que le secteur des services a poursuivi sa progression, indique la Banque dans sa note de conjoncture mensuelle basée sur une enquête auprès des chefs d’entreprise.

Comme elle l’avait fait le mois dernier, la banque a indiqué que les dirigeants avaient fait état d’une augmentation de l’incertitude, principalement due aux inquiétudes concernant les prix de l’énergie et la disponibilité de l’électricité.

Les entreprises qui rencontrent le plus de difficultés sont celles qui ont les besoins énergétiques les plus élevés, a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur France Culture.

Les premiers indicateurs indiquent une légère tendance générale à la hausse en octobre, a ajouté la banque centrale, même si le secteur dominant des services – le principal moteur économique du pays – devrait progresser plus lentement que les mois précédents.

Dans une enquête distincte réalisée la semaine dernière, l’INSEE a indiqué qu’il prévoyait une croissance du PIB de 0,2 % pour le troisième trimestre et une stagnation pour la période octobre-décembre.

La France, deuxième économie de la zone euro, a enregistré une croissance de 0,5 % au deuxième trimestre.

Pour l’ensemble de l’année, la banque centrale a prévu une croissance de 2,6%, suivie d’une prévision comprise entre -0,5% et +0,8% pour 2023.

« Je confirme ces chiffres aujourd’hui », a déclaré lundi le gouverneur de la banque, ajoutant qu’ils étaient fondés sur l’hypothèse d’une activité commerciale stable au quatrième trimestre.

La BCE engagée à ramener l’inflation à 2 % d’ici deux à trois ans

Par ailleurs, le patron de la BDF a indiqué que la Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée à ramener l’inflation à 2% d’ici « deux à trois ans ».

Il a réaffirmé que « près de 2% » était toujours le bon objectif que les responsables de la politique monétaire à la BCE et ailleurs devraient poursuivre, ajoutant que la zone euro en était « encore loin ».

L’inflation de la zone euro s’est accélérée à 10% le mois dernier.

« C’est un signal très fort que la banque centrale envoie à tous les acteurs économiques, à savoir que nous ramènerons l’inflation à l’objectif », a déclaré M. Villeroy, ajoutant que les mesures de politique monétaire prendront deux à trois ans pour produire leur plein effet.