L’économie de la zone euro a connu une croissance plus de trois fois supérieure aux prévisions des économistes, ce qui lui confère une assise plus solide, alors que l’inflation galopante et une éventuelle coupure de l’approvisionnement énergétique russe menacent de la faire basculer dans la récession.

L’Espagne et l’Italie ont toutes deux fait état d’une croissance de 1 % ou plus au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, grâce à l’afflux de touristes après la fermeture des frontières. Le produit intérieur brut français a augmenté après une contraction surprise au début de 2022.

Mais, malgré cette bonne surprise, l’Allemagne – l’économie n° 1 en Europe – a stagné. Et soulignant les difficultés persistantes, l’inflation dans le bloc monétaire de 19 membres a grimpé en flèche pour atteindre un nouveau record de 8,9 %, dépassant les prévisions.

Les données n’ont pas fait bouger l’aiguille pour les traders. Ils s’attendent à un nouveau ralentissement de la croissance au second semestre et ont déjà fortement réduit leurs paris sur les hausses de taux d’intérêt jeudi, après que des chiffres plus bas que prévu sur la confiance des investisseurs en Europe et une faible lecture du PIB aux États-Unis ont souligné le risque de récession.

Les perspectives économiques en Europe pour les mois à venir sont extraordinairement incertaines. Alors que la saison touristique estivale donne un coup de fouet aux pays du sud, les projections pour les mois à venir sont revues à la baisse en raison des menaces énergétiques du Kremlin, des problèmes d’approvisionnement persistants et de la croissance record des prix à la consommation qui dépriment la demande et la production.