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Le groupe Casino assigné en justice en raison de ses liens avec la déforestation en Amazonie

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Le groupe Casino assigné en justice en raison de ses liens avec la déforestation en Amazonie

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Le géant français des supermarchés Casino est poursuivi par une coalition d’ONG – dont une regroupant des peuples indigènes du Brésil et de Colombie – pour la vente d’une viande de bœuf issue d’une industrie liée à la déforestation illégale en Amazonie.

La plainte, déposée mercredi devant un tribunal français, fait suite à la « mise en demeure officielle » de Casino en septembre dernier et à l’avertissement de se conformer aux lois concernant ses chaînes d’approvisionnement en Amérique du Sud, où il est l’un des principaux détaillants dans le secteur des supermarchés.

Cette initiative fait suite à une enquête de terrain menée en juin par l’ONG française Envol Vert, qui a révélé que les fournisseurs de Casino « achetaient régulièrement » du bœuf auprès de trois abattoirs impliqués dans la déforestation et les activités d’accaparement des terres en Amazonie, ainsi que dans l’écorégion de la savane du Cerrado au Brésil.

C’est la première fois qu’une chaîne de supermarchés française est poursuivie pour déforestation, accaparement de terres et perte de moyens de subsistance en vertu des lois de 2017 sur le devoir de vigilance qui obligent les entreprises françaises du monde entier à se prémunir contre les violations des droits de l’homme et de l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Les organisations indigènes cherchent à obtenir une compensation pour les dommages causés à leurs terres ancestrales et l’impact sur leurs moyens de subsistance.

Un acteur majeur en Amérique du Sud

Les activités de Casino en Amérique du Sud représentent près de la moitié du chiffre d’affaires du groupe. Il contrôle le Grupo Pão de Açúcar, le plus grand détaillant alimentaire du Brésil, ainsi que le détaillant colombien Almacenes Exito.

Le procès allègue que trois des abattoirs Casino ont fait des affaires en s’approvisionnant en bétail auprès de 592 fournisseurs responsables d’au moins 50 000 hectares de déforestation entre 2008 et 2020.

« L’achat de viande bovine par Casino et Grupo Pão de Açúcar entraîne la déforestation et l’accaparement des terres, ainsi que la violence et l’assassinat des dirigeants indigènes lorsqu’ils choisissent de résister », a déclaré Luis Eloy Terena de la COIAB, un organisme de coordination des groupes indigènes de l’Amazonie brésilienne.

Les ONG à l’origine du procès ont également dénoncé le « double standard » des pratiques commerciales de Casino en France, où elle est à l’origine de labels de produits biologiques complets comme Naturalia, par rapport aux activités de ses filiales à l’étranger.

Casino a refusé de commenter le procès, bien que dans le passé, le groupe ait prétendu avoir des contrôles « rigoureux » tout au long de ses chaînes d’approvisionnement.

 

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