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Les travailleurs d’EDF se mettent en grève en France en réponse au projet de démantèment du géant énergétique

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Les travailleurs d’EDF se mettent en grève en France en réponse au projet de démantèment du géant énergétique

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Des travailleurs démantèlent leurs outils pour protester contre la restructuration prévue du groupe qui axait jusqu’ici sa stratégie autour du nucléaire.

La pression monte sur EDF alors que les travailleurs en France ont démantelé leurs outils de travail jeudi pour la troisième fois en trois semaines, en grève contre un plan visant à modifier radicalement la structure d’un groupe particulièrement centré sur le nucléaire et soutenu par l’Etat, un démantèlement symbolique face à un autre, celui du groupe, sans oublier le troisième, le démantèlement de centrales trop anciennes.

« Il n’est pas trop tard, nous pouvons forcer le gouvernement à se retirer et la direction d’EDF à changer d’avis », a déclaré Sébastian Menesplier du syndicat CGT.

Jeudi midi, 24 % des travailleurs d’EDF en France étaient en grève, a déclaré l’entreprise.

EDF, qui a été fondée après la Seconde Guerre mondiale, a commencé à construire ses 58 réacteurs nucléaires dans les années 1960 et 1970, en partie en réponse à la crise du pétrole, qui faisait monter le prix de l’électricité.

Aujourd’hui, elle est confrontée à un nouveau bouleversement alors que l’État français, qui détient 83,5 % d’EDF, tente de s’assurer que l’entreprise dispose des ressources financières nécessaires pour soutenir son bras nucléaire et investir dans les énergies renouvelables. La France prévoit de réduire la part de l’énergie nucléaire dans sa production d’électricité qui équivaut à plus de 70 % actuellement à 50 % d’ici 2035. Cela impliquera la fermeture de 14 réacteurs.

Le plan d’EDF est a été baptisé projet Hercule et, dans sa forme actuelle, il créera une société mère publique, EDF Bleu, contenant les actifs nucléaires ainsi qu’une filiale hydroélectrique. Son autre filiale, EDF Vert, abritera les énergies renouvelables, les réseaux et les activités de services et sera cotée en bourse, un tiers environ étant vendu pour lever des fonds d’investissement.

L’idée de scinder EDF est en discussion depuis quelques années. En 2016, lorsque le président Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, il a suggéré un tel projet. Et en 2017, l’ex-ministre de l’environnement Nicolas Hulot a déclaré que la gouvernance du groupe pourrait devoir changer.

Les syndicats d’EDF, qui restent très puissants, s’opposent à ce projet, craignant qu’il ne soit la première étape du démantèlement ou de la privatisation du groupe, et que le nucléaire ne soit marginalisé.

« La scission d’EDF de cette manière signifiera la fin du groupe », a déclaré M. Menesplier.

Mais le temps presse, même si les syndicats pensent qu’ils peuvent encore forcer un retrait d’EDF et de l’État. Selon des sources connaissant bien le dossier, après de longues négociations, un accord avec Bruxelles sur Hercule pourrait être annoncé avant la fin de l’année, tout comme un prix réglementé pour l’énergie nucléaire en France, qui est un élément nécessaire du plan de restructuration.

 

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