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Jusqu’où iront les fonds activistes?

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Jusqu’où iront les fonds activistes?

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Les offensives se multiplient. Très américain, le phénomène des fonds activistes s’est mondialisé en quelques années. Ces fonds d’investissement s’attaquent de plus en plus à des fleurons nationaux. Heureusement, l’entraide entre entreprises françaises prévaut, à l’image du renflouement de Bernard Arnault de 100 millions d’euros dans la holding d’Arnaud Largardère, patron du groupe du même nom. Les entreprises familiales historiques doivent, parfois, se serrer les coudes face aux attaques de ces fonds.

Un fonds activiste est une société d’investissement qui cherche à entrer au capital d’une entreprise cotée en bourse. Sa cible ? « Les entreprises sous-valorisées avec un capital éclaté qui présentent des failles en termes de gouvernance », comme le précise aux Echos un avocat d’affaires. Problème : ces fonds ont souvent une vision court-termiste et cherchent à réaliser une plus-value rapide, ce qui peut aller à l’encontre d’une politique de gestion d’entreprise à long terme, notamment lorsqu’il s’agit d’une entreprise familiale.

Le cadeau (empoisonné) des fonds d’investissement 

Selon la banque Lazard, les campagnes d’activisme actionnarial sur des sociétés européennes auraient doublé en cinq ans. « Le phénomène va se développer, avait prévenu Éric Woerth, président de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Les activistes sont utiles. Mais leur comportement actif peut devenir nuisible ». Et ils n’auront jamais autant fait pression sur les chefs d’entreprise européens que depuis 2018, année qui dénombre 226 entreprises ciblées et 131 activistes passés à l’attaque. Dans le top 5 de ces fonds, on peut compter le très redouté Elliott, ou encore ValueAct, Cevian, Trian, et Third Point.

En France, Elliott aura ainsi attaqué 22 groupes en 2018, s’en prenant à Vivendi, et s’invitant au capital de Pernod Ricard en fin d’année. D’autres fonds sont montés au capital de Scor, Latecoere ou encore Ales Groupe. Dernièrement, c’est le fonds activiste britannique Amber Capital qui est venu défier Arnaud Largardère, possédant alors 16,4% de son capital, en dénonçant la gestion et les performances boursières du groupe, dont le fils de Jean-Luc Lagardère avait repris les rênes en 2003 à la mort inattendue de son père.

Les groupes familiaux doivent-ils craindre les fonds activistes ?

Accusant un repli important de sa valeur du fait de choix stratégiques discutables et de la crise sanitaire, Arnaud Lagardère s’est retrouvé être la proie du fonds. On apprenait récemment qu’il aurait appelé à l’aide un autre chef d’entreprise de renom : Bernard Arnault, le PDG du géant du luxe LVMH. La holding de ce dernier, Groupe Arnault, va par conséquent augmenter son capital au sein de celle d’Arnaud Lagardère, Lagardère Capital & Management, à hauteur de 25%.

« Les familles Arnault et Lagardère sont convenues de se rapprocher (… ). À l’issue d’une augmentation de capital et de l’achat de titres, Groupe Arnault détiendra une participation d’environ un quart du capital », pouvait-on lire dans un communiqué de presse publié fin mai. Les deux familles industrielles seraient liées depuis de nombreuses années. « Bernard Arnault avait promis à Jean-Luc Lagardère, quelques jours avant sa mort, de veiller sur son fils » dit-on dans le milieu. En effet, Bernard Arnault a siégé au conseil de surveillance du groupe Lagardère et Arnaud Lagardère a quant à lui siégé au conseil d’administration de LVMH pendant de nombreuses années.

Bernard Arnault/Arnaud Lagardère : l’entraide qui tombe à pic

Si l’on peut reconnaître la force des fonds activistes de porter sur les entreprises un regard extérieur et analytique, et de mettre en avant ses axes d’amélioration, on peut s’interroger sur sa méthode, notamment la diffusion de rumeurs, et sur la non-prise en compte du temps long : ancienneté ou empreinte sociale et sociétale de l’entreprise.

La France se distingue par une très forte représentation de l’actionnariat familial (LVMH, Lagardère, L’Oréal, Pernod Ricard, Dassault Système etc.) au sein des entreprises du CAC40, ces dernières ayant su, pour la plupart se renouveler avec le temps et proposant des bilans plus solides, des fonds propres et des réserves importantes. Un modèle qui aurait tendance à rassurer, notamment en période d’incertitude économique comme celle que nous traversons, et dont bien des groupes français pourraient s’inspirer.

 

 

 

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