Nvidia et le retour des statistiques américaines mettent la Bourse de Paris sous tension
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La place parisienne a ouvert la semaine sur la réserve. Entre l’attente fébrile des résultats trimestriels de Nvidia et la reprise des publications économiques américaines — interrompues pendant plus d’un mois à cause du shutdown — les investisseurs évoluent dans un climat suspendu. À l’autre bout du globe, les marchés asiatiques ont, eux, démarré en nette baisse, notamment au Japon, où la contraction inattendue du PIB et la chute des valeurs liées au tourisme ont pesé lourdement sur la séance.
L’Asie secouée par l’économie japonaise et les tensions régionales
Le Japon a annoncé une contraction de 1,8 % de son économie entre juillet et septembre, un recul inédit depuis six trimestres. La nouvelle a immédiatement provoqué une vague de ventes sur les titres les plus exposés au tourisme, fragilisés par l’appel de Pékin demandant à ses ressortissants d’éviter l’archipel dans un contexte de tensions autour de Taïwan.
Les investisseurs ont lourdement sanctionné plusieurs grandes valeurs : Shiseido a cédé 9 %, Fast Retailing (maison mère d’Uniqlo) 5 %, Isetan Mitsukoshi près de 10 % et l’exploitant de Tokyo Disney Resort environ 6 %. Une série de chutes qui illustre la dépendance du Japon aux visiteurs chinois, première clientèle étrangère du pays.
Le retour des données américaines, un moment crucial
Après un mois de paralysie administrative, les indicateurs économiques américains refont surface et deviennent le fil rouge de la semaine. Les contrats à terme à Wall Street se sont redressés, signe que l’appétit pour le risque demeure, même si la prudence domine.
Le Bureau des statistiques du travail publiera jeudi le rapport sur l’emploi de septembre, dont les données avaient été collectées avant le shutdown. Vendredi, ce sera au tour des revenus réels, un complément essentiel pour évaluer la dynamique du pouvoir d’achat américain. Ces publications arrivent dans un environnement monétaire délicat : la perspective d’une baisse de taux en décembre s’est nettement affaiblie, tombant sous la barre des 50 %, après plusieurs interventions de responsables de la Réserve fédérale, peu enclins à un assouplissement supplémentaire.
Les minutes de la réunion d’octobre de la Fed, attendues mercredi, devraient confirmer les divisions internes sur la trajectoire de la politique monétaire.
Nvidia, arbitre de la semaine boursière
L’autre grand rendez-vous porte un nom : Nvidia. Le géant américain des puces destinées à l’intelligence artificielle publiera mercredi soir des résultats très attendus, perçus comme un test décisif pour les valeurs technologiques, chahutées ces dernières semaines. Une nouvelle déception pourrait alimenter la glissade des titres de la tech ; à l’inverse, un rebond confirmerait l’appétit intact pour tout ce qui touche à l’IA.
Les publications de Walmart et Target, attendues dans les prochains jours, offriront également un aperçu précieux de l’état de la consommation américaine, moteur essentiel de la croissance.
En Europe, révisions et turbulences sectorielles
La Commission européenne dévoilera en fin de matinée ses nouvelles prévisions économiques, dans un contexte où l’activité du continent montre peu de signes de redressement. Seul indicateur notable de la journée : l’indice manufacturier de novembre publié par la Fed de New York.
Côté valeurs, BNP Paribas a été rétrogradée par Deutsche Bank, qui passe sa recommandation de « acheter » à « conserver » et abaisse son objectif de cours de 91 à 78 euros. La banque allemande invoque les incertitudes entourant le dossier soudanais, jugé suffisamment pesant pour occulter, temporairement, la solidité des fondamentaux du groupe français.
Pluxee, de son côté, a réduit ses ambitions financières pour 2026, citant le durcissement du cadre réglementaire lié aux titres-restaurant au Brésil.

