La rencontre des représentants américains et chinois à Genève a permis de trouver un terrain d’entente. Les droits de douanes sont abaissés pendant 90 jours. Retour sur la guerre commerciale qui a débuté au tout premier mandat de Donald Trump.

Aux origines de la guerre commerciale

Dès son premier mandat, Donald Trump avait annoncé vouloir lutter contre le déficit de la balance commerciale américaine en s’attaquant à la Chine. Les surtaxes qu’il a rapidement imposées sur les produits chinois ont rapidement affiché l’objectif de freiner l’ascension économique de Pékin. Finalement, lors de cette première phase initiée en 2018, c’est un cercle vicieux qui s’est durablement installé. Le commerce international a connu de profonds ralentissements qui ont généré beaucoup de mécontentement autour du globe.

L’un reproche à l’autre d’imposer de grosses restrictions au commerce international pour favoriser ses propres intérêts. Le yuhan serait sous-évalué pour favoriser les exportations chinoises, tandis que les Américains freineraient leurs importations pour doper leur propre production. Un seul constat: la part du PIB américain dans le PIB mondial n’a fait que diminuer depuis 60 ans. Il était de 50% en 1945, aujourd’hui il atteint difficilement les 15%.

Le répit de la présidence Biden

Le mandat de Joe Biden a été marqué par un affrontement davantage appuyé sur les questions de droits de l’Homme que par les impératifs commerciaux. Ainsi, le Sénat avait interdit en juillet 2021 l’exportation vers les Etats-Unis de tout produit chinois issu du Xinjiang, région où la communauté Ouïghour est victime de maltraitances.

La guerre commerciale ne s’est pas évanouie pour autant. Plusieurs dizaines d’entreprises ont été ciblées par des sanctions. Ainsi en mai 2022, sur recommandation américaine, plusieurs pays comme le Canada ont interdit l’usage de la 5G de Huawei. En novembre de la même année, l’interdiction a été élargie aux Etats-Unis à tous les équipements de télécommunication d’origine chinoise. Enfin, en 2023, de grosses restrictions ont été appliquées sur l’exportation de semi-conducteurs à destination de la Chine.

Reprise des hostilités

Dès son élection, Donald Trump a annoncé l’imposition de droits de douane additionnels de 10% sur les produits chinois importés. La Chine avait répondu par un ajout de 15% sur le charbon et le gaz américain. UPS avait annoncé son refus de prendre en charge tout colis provenant de Chine, avant de faire marche arrière le jour d’après.

Donald Trump a menacé en avril dernier d’imposer des taxes à 25% pour tout pays qui importerait du pétrole depuis le Vénézuela. Ce message s’adressait en réalité à la Chine qui occupe 40% des exportations d’or noir dans ce pays. La Chine a fini par répondre par 34% de taxes douanières, ce qui a poussé le président américain à imposer la même chose aux produits chinois.

La fin du mois d’avril a été marqué par une profonde perturbation du trafic sino-américain. Avec le ralentissement du commerce et les risques de récession, les deux belligérants ont consenti à organiser une rencontre à Genève le weekend dernier. Le Secrétaire au Trésor Américain (Scott Bessent) a pu échanger avec le vice-Premier ministre au Commerce Extérieur (He Lifeng). 

Leur rencontre nourrit des espoirs de désescalade pour les trois prochains mois. Il serait question d’abaisser les taxes à 30% pour les produits chinois et à 10% pour les produits américains. Toutefois quelques tensions demeurent et des incertitudes persistent quant aux futures politiques douanières de Donald Trump.