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RSE : pourquoi l’engagement des entreprises est devenu un moteur de performance

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RSE : pourquoi l’engagement des entreprises est devenu un moteur de performance

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Longtemps perçue comme une contrainte administrative ou un supplément d’âme réservé aux grandes structures, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose aujourd’hui comme un véritable levier de compétitivité. À l’heure où les nouvelles réglementations européennes, comme la directive CSRD, renforcent les obligations de reporting extra-financier, de plus en plus de dirigeants comprennent qu’une stratégie RSE bien structurée génère de la valeur économique. C’est le constat dressé par Arnaud Bergero, directeur général de Goodwill-management, dans le podcast « Parlons RSE » de Bpifrance : « La RSE n’est pas une démarche philanthropique. Elle s’appuie sur la performance économique et, en retour, elle contribue à l’améliorer. »

Ressources humaines : un outil puissant pour attirer, fidéliser et mobiliser

Si la communication externe met souvent en avant les engagements environnementaux, l’impact interne de la RSE est tout aussi déterminant. Les entreprises qui investissent dans la qualité de vie au travail, la formation, la diversité, l’inclusion ou encore la mobilité constatent des bénéfices immédiats : baisse du turnover, meilleure implication des équipes, hausse de la productivité.

Un exemple illustre parfaitement cet enjeu : remplacer un salarié peut coûter jusqu’à un an de salaire. En réduisant ce renouvellement constant des effectifs, les démarches RSE se révèlent rapidement rentables. Elles deviennent un investissement, bien plus qu’un poste de dépenses supplémentaires.

Un cadre de gestion des risques face aux incertitudes économiques

Dans un contexte où les crises environnementales, sociales et géopolitiques se multiplient, les entreprises doivent anticiper plus que jamais. La RSE leur offre un cadre structurant pour appréhender ces enjeux. En intégrant ces dimensions à leur stratégie, elles sécurisent leurs chaînes d’approvisionnement, réduisent leur exposition aux risques juridiques, améliorent leur conformité réglementaire et se préparent aux obligations futures, à commencer par la CSRD.

Comme le rappelle Arnaud Bergero, « mettre en place une démarche RSE, c’est mieux maîtriser ses risques et donc renforcer la création de valeur. »

Un avantage compétitif décisif dans les relations commerciales

La RSE pèse désormais lourd dans les décisions d’achat. Une étude Bpifrance de 2022 révèle que près de 8 fournisseurs sur 10 sont interrogés sur leurs pratiques RSE par leurs clients. Les entreprises capables de prouver leurs engagements — que ce soit par un label, un bilan carbone, une politique d’achats responsables ou une démarche d’éco-conception — améliorent leur position dans les appels d’offres.

Cette tendance ne fera que s’accentuer : dès l’été 2026, la loi Climat et Résilience rendra obligatoire l’intégration d’au moins un critère RSE dans les marchés publics. Pour les PME et les ETI, développer une démarche crédible devient donc un enjeu stratégique pour conquérir de nouveaux contrats autant que pour sécuriser leur portefeuille actuel.

Banques et investisseurs : une finance qui valorise les entreprises engagées

Le monde financier a bien compris que la performance durable n’est pas qu’une affaire d’image. Réduire les risques, c’est améliorer la stabilité économique de l’entreprise, et donc sa valeur. C’est pourquoi certaines banques proposent désormais des taux avantageux aux organisations engagées dans une démarche bas-carbone ou possédant une stratégie RSE robuste.

La Banque de France expérimente d’ailleurs un indicateur climat destiné à compléter la cotation financière classique. Celui-ci permet d’évaluer la prise en compte des enjeux climatiques dans la stratégie des entreprises.

Les fonds d’investissement, eux, intègrent l’ESG lors de toutes les étapes de leur intervention : due diligence à l’entrée, plan d’action RSE durant la détention, suivi des progrès. L’objectif est clair : renforcer la valeur de la participation en améliorant la résilience et la durabilité du modèle.

Une condition de durabilité à long terme

Au-delà des gains immédiats, la RSE prépare les entreprises aux transformations profondes qui redessinent l’économie : dérèglement climatique, raréfaction des ressources, évolutions sociétales, nouvelles compétences à développer. « À court terme, la RSE représente quelques points de performance. À long terme, elle devient une condition de survie », rappelle Arnaud Bergero.

Les organisations qui anticipent ces mutations sont mieux armées pour innover, revoir leurs modes de production et construire une croissance durable.

Comment structurer efficacement sa démarche RSE ?

Pour les dirigeants de PME et d’ETI, l’entrée dans la RSE peut sembler complexe. Pourtant, une progression simple en quatre étapes suffit à bâtir une démarche solide :

  1. Réaliser un état des lieux des initiatives déjà existantes dans l’entreprise.

  2. Définir ses priorités grâce à une analyse de matérialité, afin d’identifier les enjeux réellement stratégiques.

  3. Communiquer de manière transparente, en valorisant les réussites mais aussi les axes d’amélioration.

  4. Effectuer son bilan carbone, devenu incontournable pour les partenaires commerciaux, les clients et les financeurs.

De nombreuses ressources existent pour accompagner les PME et les ETI : formations, diagnostics, financements dédiés, guides méthodologiques.

Une équation gagnante pour l’entreprise et pour la société

Selon France Stratégie, les entreprises qui intègrent les critères ESG enregistrent en moyenne une performance supérieure d’environ 13 %. Réduction des coûts, attractivité RH renforcée, meilleure gestion des risques, accès facilité à la commande publique ou aux financements : les bénéfices sont multiples.

Adopter la RSE, ce n’est donc pas seulement répondre à une attente sociétale ; c’est construire un modèle économique plus robuste et plus durable. Comme le résume Arnaud Bergero, « mettre la RSE au cœur de son organisation, c’est créer une performance qui a du sens, pour l’entreprise comme pour la société ».