Inflation stable en Allemagne
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L’inflation en Allemagne reste contenue malgré un contexte économique marqué par des tensions sur les prix des services et des produits alimentaires. Selon les chiffres définitifs publiés mercredi par l’institut de statistiques Destatis, l’indice des prix à la consommation a progressé de 2,0 % sur un an, un niveau identique à celui enregistré en juin et conforme à l’objectif de la BCE. Sur un mois, l’inflation a toutefois enregistré une hausse de 0,3 %, en raison notamment d’une augmentation de 12,7 % des prix des billets d’avion vers l’étranger.
Une baisse des prix de l’énergie qui soutient la stabilité de l’inflation
Depuis plus d’un an, l’Allemagne connaît un ralentissement marqué de l’inflation après les sommets atteints lors de la crise énergétique liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La baisse des prix de l’énergie joue un rôle central dans cette dynamique. En juillet, le coût de l’énergie a reculé de 3,5 % par rapport à juillet 2024, contribuant à limiter la hausse globale des prix.
“La baisse des prix de l’énergie se poursuit et atténue l’inflation globale. En revanche, la hausse des prix des services reste supérieure à la moyenne et tire le taux d’inflation vers le haut”, a déclaré Ruth Brand, présidente de Destatis.
Cette hausse des services est particulièrement visible dans certains secteurs. Le transport combiné de personnes, qui implique l’usage de plusieurs modes de transport pour un même trajet, a enregistré une augmentation de 11,3 % sur un an. Les services postaux et de livraison de colis ont progressé de 9,0 %, tandis que les services des établissements sociaux ont vu leurs prix grimper de 8,2 %. Ces augmentations traduisent à la fois des coûts structurels et la reprise progressive de la demande après plusieurs années de ralentissement lié aux mesures sanitaires et aux incertitudes économiques.
L’alimentation continue de peser sur le budget des ménages
Les produits alimentaires contribuent également à maintenir la pression sur les prix. En juillet, ils étaient en moyenne 2,2 % plus chers qu’il y a un an. Les fruits ont connu une hausse notable de 7,6 %, tandis que le sucre, les confitures, le miel et autres produits sucrés ont progressé de 5,6 %. Les œufs et les produits laitiers ont eux aussi augmenté, de 4,1 %.
À l’inverse, certains secteurs ont vu leurs prix reculer, comme l’habillement. Les périodes de soldes ont permis une baisse de 3,5 % sur un mois, offrant un répit temporaire aux consommateurs.
Une consommation des ménages encore prudente
Malgré la stabilité relative des prix, la consommation des ménages allemands ne connaît pas encore de rebond durable. Le deuxième trimestre a montré des signes encourageants, avec une légère reprise des dépenses, mais la prudence reste de mise. Les ménages continuent d’adapter leur budget face à des hausses sectorielles ciblées, notamment dans les services et l’alimentation, qui grèvent le pouvoir d’achat.
L’évolution de l’inflation reste étroitement surveillée par la BCE, qui vise un taux proche de 2 % sur le moyen terme. Une inflation stable, comme celle observée en Allemagne, offre un environnement favorable à la planification économique et aux décisions d’investissement, tout en rassurant sur le maintien du pouvoir d’achat des ménages.
Des perspectives prudentes sur l’inflation pour le second semestre
Pour les mois à venir, plusieurs facteurs pourraient influencer la trajectoire des prix. La tendance à la baisse des prix de l’énergie devrait se poursuivre si les conditions climatiques et géopolitiques restent favorables, mais la pression sur les services et l’alimentation pourrait se maintenir. Les fluctuations des prix du transport et des matières premières, ainsi que les éventuelles tensions salariales, sont également susceptibles d’impacter l’inflation.
En conclusion, l’Allemagne affiche en juillet une inflation globale stable, portée par la baisse des prix de l’énergie et tempérée par la hausse des services et des produits alimentaires. Cette situation traduit un équilibre fragile entre un coût de l’énergie plus accessible et des secteurs où les pressions inflationnistes demeurent, influençant les habitudes de consommation des ménages. Si la stabilité des prix est un signe positif pour l’économie allemande, les défis liés aux services et à l’alimentation restent au centre des préoccupations des consommateurs et des autorités économiques.