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Nucléaire : un secteur où l’emploi bat son plein

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Nucléaire : un secteur où l’emploi bat son plein

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Centrale-nucleaire-Saint-Laurent-des-Eaux

Les sempiternels débats sur la place du nucléaire en France ont été activés avec la campagne présidentielle et la nomination de Nicolas Hulot au ministère de l’Ecologie. La part du nucléaire dans le mix énergétique a vocation à baisser, mais cela cache des problématiques complexes en termes d’emplois. Le secteur fait vivre plus de 200 000 personnes et le grand carénage entamé par EDF ainsi que le démantèlement programmé de certains réacteurs vont modifier, en partie, la nature des emplois. Un défi de taille que les professionnels du nucléaire peuvent relever.

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Lorsque le nucléaire français est évoqué, EDF, les 58 réacteurs en service et désormais le grand carénage sont mentionnés à profusion. Derrière cette réalité matérielle importante à garder à l’esprit, ce sont près de 220 000 emplois (souvent hautement qualifiés) qui font vivre cette industrie. Les chiffres varient en fonction des sources disponibles. Selon les données du Conseil national de l’Industrie, ce sont environ 2 500 entreprises qui façonnent un secteur dont le seul visage pour le grand public prend les traits d’EDF et d’Areva. Les PME représentent 70 % des entreprises travaillant dans le nucléaire et 70 % des personnes qui travaillent dans le nucléaire sont cadres ou ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise).

Ainsi, malgré tous les articles de journaux qui lui sont consacrés, le nucléaire reste un grand inconnu qui entre dans une phase délicate de son développement. Il doit en effet gérer des projets très différents comme la construction (bientôt achevée) de l’EPR de Flamanville, un grand carénage qui concerne 31 réacteurs, et le démantèlement de certains autres réacteurs désormais trop vieux. Les défis sont donc multiples et exigent des connaissances et des personnels aux qualifications très variées. De l’ingénieur sûreté, au géologue en passant par le chaudronnier, les corps de métiers sont extrêmement vastes et n’emploient que des professionnels très bien formés et aguerris.
Aujourd’hui, l’accent est mis par les médias sur les métiers liés au grand carénage et au démantèlement des réacteurs les plus anciens. La centrale de Saint-Alban en Isère est un bon exemple du dynamisme du secteur. Des travaux importants ont été entamés pour rallonger la durée de vie de la centrale. Outre de gros composants qui sont remplacés peu à peu, des centaines de salariés construisent un nouveau bâtiment de 25 mètres de hauteur voué à assurer la sûreté du site en cas de panne électrique. Près de 3 000 personnes travaillent sur différents points de la centrale où le réacteur numéro un est actuellement à l’arrêt afin de procéder à l’ensemble de ces opérations. Autre chiffre intéressant : 942 entreprises travaillent actuellement sur le site contre environ un demi-millier en temps normal.

Nucléaire : un savoir-faire unique qui se renouvelle

Le grand carénage, dont le coût total est estimé à 50 milliards selon EDF, est donc porteur d’emplois et d’une vraie dynamique. Il en va de même pour le démantèlement de certains sites. Une fois mis à l’arrêt, un réacteur doit être traité. Les équipes d’EDF ne peuvent pas abandonner le bâtiment sous peine d’exposer les riverains à des risques de contamination. C’est pourquoi, une fois le combustible extrait du site (il représente près de 99,9% de la radioactivité d’une centrale), les équipements sont retirés, la radioactivité des bâtiments est éliminée et les infrastructures sont démolies ou transformées pour y installer de nouvelles activités (nucléaires ou non).
Pour que les salariés du nucléaire français puissent profiter de ces opportunités à l’étranger, il est nécessaire de poursuivre la démarche d’aide à l’export mise en place au cours de ces dernières années. Un observatoire des marchés à l’export et un dispositif mutualisé d’expertise et d’appui opérationnel aux membres de la filière nucléaire ont, entre autres, été mis en place. Rendre l’innovation plus accessible aux PME du secteur (70 % de la filière) constitue un autre axe de travail afin de dynamiser un écosystème français reconnu à l’étranger, mais soumis à une concurrence internationale de plus en plus forte.
Perpétuer et faire évoluer l’emploi dans le nucléaire n’est-il pas se priver du potentiel des énergies renouvelables comme le photovoltaïque et l’éolien ? Rien n’est moins sûr, car les derniers chiffres publiés par l’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables) montrent que les énergies renouvelables emploient 10 millions de personnes à travers le monde. Cela constitue un beau bassin d’emplois, mais qui doit être relativisé au regard des 220 000 salariés du seul secteur nucléaire en France.

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