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Culture 2.0 : les retombées économiques de la transformation digitale

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Culture 2.0 : les retombées économiques de la transformation digitale

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La tempête Netflix du début des années 2000, est devenue peu à peu un ouragan de force 5, balayant l’échiquier hollywoodien. Depuis quelques années, le monde culturel au sens large connaît ainsi révolutions sur révolutions… avec des impacts économiques colossaux à la clef.

 

C’était la polémique du dernier Festival de Cannes. Deux films produits par Netflix, The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach et surtout Okja de Bong Joon-ho se sont retrouvés en compétition officielle pour la Palme d’or, mais ont subi quelques heurts lors de leurs projections et sont repartis bredouille. La raison ? Ils ne seront pas distribués dans le circuit traditionnel, c’est-à-dire en salles, mais uniquement en vidéo à la demande sur le site de Netflix. La raison ? La France impose un délai de 36 mois pour qu’un film diffusé en salle se retrouve sur un service de vidéo à la demande par abonnement. Mais la société est devenue toute puissante, forte de son chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars en 2016 et de son catalogue de films et de séries télé qui ne cesse de s’allonger. Fondée en 1997 en Californie, Netflix s’est peu à peu imposée dans le paysage culturel numérique. En 2009, elle proposait déjà une collection de 100 000 titres, en 2013, 40 millions de personnes dans le monde étaient abonnées à ses services, contre 100 millions en 2017. Depuis, la société a signé des contrats de diffusion mirobolants (notamment avec Disney qui s’est retiré cette année) et elle vient de faire une annonce qui va terrifier les grandes majors hollywoodiennes.

 

La culture en pleine révolution numérique

Netflix vient en effet de préciser dans un communiqué qu’elle allait produire en 2018, avec un budget confortable de huit milliards de dollars, pas moins de 30 nouvelles séries et 80 nouveaux films, devenant ainsi la plus importante major hollywoodienne, plus que Warner, Disney ou encore Universal réunis. Une annonce enrobée d’un parfum de qualité, puisqu’elle se fait en même temps que la future diffusion de la nouvelle saison de Stranger things, dont la première, succès mondial critique et public, a récolté pas moins de 18 nominations aux derniers Emmy Awards. Le modèle traditionnel hollywoodien (et même international) de faire des films est donc totalement bousculé.

D’autant que Netflix a donné des envies à d’autres pontes du numérique d’en faire de même, comme Amazon, qui s’est invité en 2015 à cette nouvelle distribution de cartes. Il a ainsi distribué le film Manchester by the sea, film qui a récolté deux Oscars cette année, ainsi que Le Client, Oscar du Meilleur film étranger (car la firme est implantée partout). Apple, autre acteur en puissance, entre également dans l’arène avec un milliard de dollars consacré à la fiction pour 2018.

 

De nouvelles rentrées d’argent pour l’Etat ?

Et cela profite à tout le monde. Netflix d’un côté, qui vient d’augmenter ses tarifs d’abonnement (jusqu’à 13,99 euros par mois pour l’offre Premium), tentant de couvrir près de 4,8 milliards de dollars de dettes (injecter de l’argent pour de nouvelles productions est un coût risqué). Mais de l’autre, les caisses de l’Etat également. Le Gouvernement vient ainsi de publier les décrets d’application de taxes qui seront prélevées sur le chiffre d’affaires publicitaire de toute plateforme de vidéos, payantes ou gratuites. Netflix n’est ainsi pas la seule société concernée. On retrouve Amazon vidéo, Twitch et YouTube (qui dispose de sa propre taxe également). La Taxe Netflix existe pourtant depuis 2014, mais elle ne sera appliquée que cette année. Elle vise à prélever 2% du chiffre d’affaires en France de ces sociétés basées à l’étranger, mais dont les services sont disponibles dans l’Hexagone.

Une application qui a mis trois ans à se faire. En effet, Bruxelles en a longtemps refusé l’autorisation, n’appréciant guère qu’un Etat ponctionne un autre Etat-membre de l’Europe, la branche européenne de Netflix étant située aux Pays-Bas. Mais le manque à gagner a fini par faire peser le pour dans la balance : 5,4 milliards d’euros d’impôts auraient ainsi été perdus entre 2013 et 2015, rien qu’avec les géants Google et Facebook.

 

Un mouvement tous azimuts

Mais la révolution numérique ne touche pas que les services de streaming. Netflix a par exemple inspiré OPSIS TV, une jeune start-up qui propose désormais des pièces de théâtre filmées en streaming et en illimité, pour un abonnement de six euros par mois. Cette transformation digitale n’a été possible que grâce à l’appui du groupe Audiens, le groupe de protection sociale dédié au monde de la culture, de la communication et des médias.

Ce dernier est depuis longtemps familier des initiatives qui rallient culture et numérique. Depuis un an, Audiens a également lancé Culture Labs, une initiative qui vise à accélérer la transformation digitale dans le monde de la culture.

Dernière pépite en date lancée par CultureLabs, CulturoGame, une application qui combine jeux vidéos et découverte de musée en une application mobile. A ce jour, 14 musées de la ville de Paris ont décidé de nouer un partenariat avec la start-up.

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