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Projet Cigéo : devant l’augmentation du coût, l’arbitrage de l’Etat attendu

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Projet Cigéo : devant l’augmentation du coût, l’arbitrage de l’Etat attendu

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Alors que le coût du projet était initialement de 16,5 milliards d’euros, l’Andra vient de réévaluer ce montant à 32,8 milliards, lundi 11 janvier dernier. EDF, qui continue de collaborer avec l’agence sur les aspects techniques de Cigéo – qui a pour but l’enfouissement de déchets radioactifs à Bure dans la Meuse –, attend le chiffrage prévisionnel du ministère de l’Energie.

bure

Conduit par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en étroite collaboration avec EDF, Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) est le premier projet français d’enfouissement profond de déchets radioactifs. Entré en phase pré-industrielle en 2011, il avait fait l’objet d’un débat public en 2013, et pourrait être autorisé dès 2020, à condition qu’une loi soit votée pour autoriser sa mise en service. Et qu’un chiffrage précis de son coût soit arrêté.

Le coût prévisionnel en question

Aujourd’hui, celui-ci est encore très approximatif et fait l’objet de différentes appréciations. L’Andra, qui avait dans un premier temps évoqué un coût possible de 16,5 milliards d’euros, a largement revu à la hausse ses prévisions. L’agence a en effet remis un nouveau document prévisionnel au gouvernement, faisant état d’un coût réévalué à plus de 32 milliards d’euros. Un décalage significatif qui s’expliquerait, selon l’établissement public, par un gonflement du poste « investissement » lié à la construction des installations (20 milliards d’euros), et par un coût d’exploitation, sur les 100 prochaines années, de 8,8 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent plus de 4 milliards d’impôts et taxes.

Si une augmentation de la facture initiale était attendue – au regard de l’inflation des dernières années –, le doublement pur et simple des coûts envisagés par l’Andra a été fraichement accueilli par les producteurs de matières et déchets radioactifs – et principaux utilisateurs de ces futurs équipements. EDF, Areva et le CEA ont ainsi souligné que l’Andra n’avait pas tenu compte « d’optimisations » identifiées depuis fin 2012, et avait retenu pour son chiffrage certaines estimations de coûts qui « s’écartent de manière significative de [leur] retour d’expérience ». Selon eux, l’évaluation des coûts peut en effet différer « selon la manière dont sont anticipés les progrès technologiques et les optimisations qui pourront être développés et valorisés dans les phases ultérieures des études ». De nombreux points restent encore à définir et plusieurs étapes-clés interviendront dans les prochains mois, permettant d’affiner le dimensionnement du projet et son chiffrage.

Une collaboration renforcée entre l’Andra et EDF

A ce titre, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, souhaite approfondir sa collaboration avec l’Andra. En visite à l’Espace Technologique de l’agence à Bure (Meuse), jeudi 7 janvier dernier, il a affirmé vouloir étudier toutes les pistes d’optimisation leur permettant de répondre ensemble aux enjeux techniques et économiques d’un tel projet. L’Andra et EDF collaborent déjà étroitement dans ce cadre et continueront « d’approfondir les optimisations possibles sur le plan technique, notamment, afin de parvenir au meilleur projet, doté du plus haut niveau de sûreté, au meilleur coût ».

Sur ce dernier point, la décision finale reviendra aux services de la ministre de l’Energie, qui, sur la base des études réalisées, arrêteront le chiffrage prévisionnel de référence du projet Cigéo. Le groupe EDF effectuera alors et si nécessaire, l’ajustement des provisions dédiées dans ses comptes.

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