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Freebox mini 4K, Free vend du rêve (au sens propre)

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Freebox mini 4K, Free vend du rêve (au sens propre)

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Free-keynote

[Tribune proposée par Olvier Werner, Media Expert] Mardi  10 mars, Free tenait une keynote, qui n’avait de commun avec les présentations d’Apple que le nom. Emaillée de bugs, mal fagotée, la conférence ressemblait à ce qu’elle vendait : pas grand chose. A défaut de pouvoir rivaliser avec le géant de Cupertino sur le plan de l’innovation, Free, qui avait organisé l’évènement le lendemain de la keynote Apple Watch, a au moins eu le mérite de faire rire l’assemblée – à ses dépends. Blague à part, la surprise promise par Free s’avère décevante. 

Une pantalonnade sur la forme…

Lundi martin, les rédactions reçoivent une invitation. Sur fond noir, une ligne de code : U3VycHJpc2U. Traduction : surprise. Chacun donc de s’attendre à quelque chose de solide. On se souvient en effet que quelques semaines, Samsung avait également envoyé une invitation énigmatique aux journalistes, avant de présenter son Galaxy S6 Edge le 1er mars. Rien de tel chez Free, dont la surprise aura consisté en une « avancée » essentiellement marketing. Mais nous y reviendrons.

Mardi matin, 9h, début de la keynote. Enfin 9h45 plutôt, retard oblige. Pour faire patienter l’auditoire, on diffuse du Mozart. Manque de bol, seul un larsen infernal sort des hauts parleurs. Ambiance. Ceux qui ne sont pas présents dans la salle peuvent suivre la conférence en live-streaming. En théorie. Dans les faits, on aura droit à un écran noir. Sur Twitter, ça chambre : « coucou @Free : pas mal le streaming live qui bug pour un opérateur qui veut dominer le marché », s’amuse par exemple Nadim Bel Lallahom.

Mais le climax de la matinée est atteint quand Xavier Niel, semblable à un prof d’histoire géo fâché avec son rétroprojecteur, échoue à filmer la salle à l’aide de son téléphone. Olivier Couvreur, toujours sur Twitter, le cite : « Si vous avez la chance comme moi d’avoir le dernier Samsung… Je vais vous filmer… Ah… J’y arrive pas ». On le voit, l’esprit de la Silicon Valley n’est pas loin.

… comme sur le «fond »

Mais venons-en au fait, c’est à dire à la raison pour laquelle le Landerneau du journalisme Tech était invité à cette débauche de technologie. Il s’agissait pour Niel de présenter sa nouvelle box, la Freebox mini 4K. La quoi ? Une mini box 4K fonctionnant sous Android TV. Epatant non ? Pas vraiment en fait.

Free n’a semble-t-il pas résisté à la tentation de vendre une technologie qu’il ne maitrise pas. Et pour cause. Le concept « 4K » fait référence à la ultrahaute définition, évoquant celle employée au cinéma. Problème, la 4K revendiquée par Free ne renvoie à rien de précis, aucun standard n’étant établi en la matière – les acteurs de l’industrie se chamaillent encore sur le nombre d’images par seconde, la colorimétrie et le niveau de brillance à associer à cette technologie.

Bref, Free propose d’avoir accès à une innovation non aboutie, d’autant qu’à l’heure actuelle, aucune chaîne ne diffuse en direct en ultra HD, faute d’infrastructures ad hoc. Comble de l’ironie, si les premiers lecteurs Blu-Ray compatibles ultra HD débarqueront fin 2015… la Freebox mini 4K ne sera pas capable de les lire.

Ajoutons que la diffusion d’une vidéo d’une résolution aussi haute nécessite, bien évidemment, une bande passante solide – Netflix préconise au moins 25 mégabits/seconde – et qu’il faut donc pour bénéficier du 4K avoir accès à la fibre, ce que Free propose, certes, mais de façon encore très marginale. Ce qui s’appelle mettre la charrue avant les boeufs.

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